Mes Chers Compatriotes !

Aujourd’hui, 1er août 2022, nous célébrons l’anniversaire de la Suisse, une « success story » qui dure maintenant depuis 731 ans. Aucun autre pays au monde n’offre autant de liberté, d’autodétermination, de sécurité et de prospérité à ses citoyennes et ses citoyens que la Suisse. Les vallées d’Uri, de Schwytz et d’Unterwald ont prêté serment afin de s’entraider et ont ainsi posé les bases du Pacte fédéral de 1291. A l’époque, la menace était extérieure, avec les baillis et les juges étrangers. Aujourd’hui, la menace est plus intérieure : une certaine politique de gauche détruit insidieusement la liberté, la prospérité et l’autodétermination.

Aussi, le 1er août, fête nationale officielle depuis 1891 (et jour férié depuis 1994 seulement), offre chaque année l’occasion de marquer un temps de réflexion, de jeter un regard sur le passé pour mieux nous projeter dans l’avenir et de montrer également de la gratitude pour nos ancêtres qui ont créé les bases de ce bien-être.

On pensait avoir tout vécu après deux ans de pandémie COVID-19, marqués par de multiples décisions politiques qui ont largement restreint les libertés économiques et individuelles.

Il est cependant probable que l’année 2022 sera marquée par des décisions politiques au moins aussi fortes, en lien cette fois-ci avec l’agression militaire russe contre l’Ukraine.

Il s’agira pour le Conseil fédéral d’esquisser les voies plus ou moins originales que suivra notre pays ces prochains mois, au moyen de choix politiques qui pourraient avoir des conséquences sur une longue période. On va certainement devoir adapter notre mode de vie en regard de problèmes économiques liés aux difficultés d’approvisionnement en énergie et en ressources de toutes sortes.

Dès lors, les plus hautes instances politiques vont être confrontées à de graves conflits d’objectifs portant sur deux problématiques incontournables, à savoir la production d’énergie électrique en lien avec la protection du climat ainsi que la redéfinition de la neutralité suisse.

Autrefois, l’indépendance était aussi une priorité en termes d’approvisionnement énergétique pour notre pays. Au lieu de s’accrocher à la Stratégie énergétique 2050, qui s’annonce déjà comme un échec selon la plupart des milieux économiques, il faut maintenant clarifier résolument les responsabilités en matière de gestion pour un approvisionnement énergétique sûr, abordable et indépendant. A cet effet, la production d’énergie électrique au moyen de centrales à gaz alimentées par du gaz non russe ainsi que la prolongation de la durée de vie de nos quatre centrales nucléaires restantes doit être envisagée et validée. Ainsi, les entreprises et les citoyens seront le mieux à même de s’adapter à des modifications de leurs conditions-cadres.

Face à la crise alimentaire mondiale qui menace, nous devons absolument tout mettre en œuvre pour que la population suisse dispose de denrées saines et locales. Mais à ce jour, au lieu de produire davantage de denrées alimentaires, cela fait des décennies que l’agriculture est soumise à de nombreuses prescriptions sur la façon dont elle doit gérer ses exploitations. La sécurité alimentaire est reléguée au second plan, au profit de « l’entretien du paysage » avec jachères fleuries ainsi que la protection des animaux et avec les nombreux postulats que développent les intégristes de l’écologie.

En regard de la perte du pouvoir d’achat, tendance désormais généralisée en Europe et surtout par le phénomène de mondialisation, force est de constater qu’au travers de l’inflation induite par la spirale du surendettement et de la hausse des prix qui en découle, ou encore par le biais des impôts, taxes et redevances, l’Etat se sert toujours plus copieusement dans les poches de la population qui travaille dur.

Il faut sans attendre soulager les familles, les seniors et les entreprises de ces charges financières et, en ce sens, une réduction immédiate des taxes sur l’essence, le gaz, le diesel, le pétrole et l’électricité doit être opérée.

Et les préoccupations ? Quels sont les domaines où les Suisses voient les plus gros défis pour leur pays ? Sans vouloir épiloguer sur la nature des sondages, dans toutes les régions l’immigration arrive en tête (environ 25 %), suivie des bilatérales et des relations avec l’Union européenne pour quelque 20%.

Cela étant, l’autodétermination, la responsabilité individuelle, la liberté personnelle, le scepticisme face aux puissances ou aux souverains étrangers ainsi qu’une saine méfiance à l’égard d’un pouvoir centralisé excessif et ses réglementations font depuis toujours partie de notre identité. Or, cette identité est de plus en plus menacée :

  • Des traités et des accords internationaux ainsi que des juges étrangers voudraient restreindre de plus en plus l’indépendance de notre pays
  • Certaines décisions démocratiques issues des urnes ne sont pas appliquées par le Conseil fédéral et le Parlement

L’absence de volonté politique d’appliquer les décisions du peuple est pernicieuse. Elle accentue le fossé entre la politique et la population. Si le citoyen constate que ses décisions ne sont pas appliquées, que son bulletin de vote ne compte plus, alors il s’enferme dans une position de refus. Au lieu de s’exprimer dans l’urne, il reste chez lui dans un total désintérêt.

En préambule, nous évoquions cette longue « success story » qui nous caractérise et qui ne relève pas de la légende de Guillaume TELL, mais dont l’arbalète demeure le symbole de la qualité helvétique.

Aussi, à ce moment de mon propos et pour apporter une touche un peu moins politique mais nettement plus réaliste, nous voyons quand même bien des raisons pragmatiques qui nous rendent fiers d’être suisses. Sans forfanterie excessive ni chauvinisme exacerbé, la Suisse qui n’a pratiquement pas de matière première ne doit compter que sur sa matière grise, son intelligence qui a permis, entre autres :

  • L’invention de la cellophane
  • Du papier aluminium en 1905
  • De la fermeture éclair RIRI
  • Du célèbre couteau militaire multifonctions VICTORINOX
  • De la râpe à fruits et à légumes du Dr.Bircher en 1900
  • Du hachoir à oignons
  • Du légendaire éplucheur à légumes et fruits REX
  • Du presse-ail
  • Du sucre en morceaux
  • De la tablette fractionnable de chocolat par PETER
  • De la gourde suisse SIGG qui a sa place au MOMA de New-York
  • De l’iconique stylo bille GOLIATH 849 de Caran d’Ache
  • De la guitare électrique Rickenbacker en 1937
  • Du condiment MAGGI et du CENOVIS en 1931
  • De l’OVOMALTINE
  • Du PARFAIT en 1950
  • Du RIVELLA en 1952
  • Du désinfectant MERFEN
  • De la Ritaline, de la Cortisone, du VOLTAREN, du LSD
  • De la bande VELCRO
  • Du Robidog, normal au pays du propre en ordre
  • De la carte SIM prépayée, etc

Les dépôts de brevets en Suisse sont particulièrement élevés, comparés à d’autres nations. En effet, en 2021, l’Indice mondial de l’Innovation a placé la Suisse en tête de son classement /qui compte 132 pays au total), et ce pour la onzième fois consécutive. Elle est suivie de la Suède et des Etats-Unis. La Chine se positionne au douzième rang ; la Russie est classée 45 ème.

Donc, c’est bien vrai : en SUISSE, on n’a pas de pétrole mais on a des idées !

Nous sommes fiers également que notre pays nous invite aux urnes quatre ou cinq fois par année et nous demande notre avis sur des sujets de nature variée (parfois même assez complexes), ceci expliquant à tout le moins le faible taux de participation…

Souvenons-nous des valeurs fondamentales et des forces de la Suisse. Le peuple est souverain, neutre et indépendant.

Mais le 1 er août doit nous rappeler chaque année que c’est précisément dans les moments difficiles que nous devons nous soutenir les uns et les autres, que nous devons également renouveler notre serment de protection contre les menaces intérieures et extérieures.

TOUS POUR UN ET UN POUR TOUS !

VIVE LA SUISSE NOTRE PATRIE !

Pierre-Alain Karlen, syndic de Noville